Connaissez vous Anne Boleyn ? Moi je connaissais pas jusqu'a ce que je m'intéresse a cette personne ! Alors nous allons la découvrir tous ensemble. Anne Boleyn est née entre 1501/1507 (date incertaine), elle est issue d'une famille noble anglaise, son père est Thomas Boleyn, un diplomate et sa mère est Elizabeth Howard issu d'une des familles les plus influentes d'Angleterre ! En gros, notre Anne c'est pas n'importe qui !
ENFANCE
Anne a passé son enfance à l'étranger, notamment en France et aux Pays-Bas, elle s'est donc imprégné d'idée humanistes et de culture de la Renaissance.
Durant toutes ces années à la cours de Marguerite d'Autriche (aux Pays-Bas) et plus tard, a la cour de la reine Claude de France, elle a aussi développé un goût pour la littérature et la musique, elle est aussi polyglotte, elle parle très bien le français et elle s'est vite familiariser avec les manières européennes. Tout ce bagage culturel et intellectuel la distinguait des autres dames de la cour anglaise.
L'ASCENSION
Anne revient en Angleterre en 1522, ou elle rejoint la cour du roi Henri VIII en tant que dame d'honneur de la reine Catherine d'Aragon. Sa beauté, mais aussi tout son bagage culture et son éducation européenne attire rapidement l'attention du roi, contrairement a ses maîtresses, Anne refuse catégoriquement toutes ses avances, en tout cas, pas avant d'être marié et d'avoir la couronne. (de devenir Reine d'Angleterre donc)
Voici un exemple de lettre qu'ils s'échangeaient :
Henri VIII :
Par nécessité, je dois m'assurer de cette réponse, ayant été il y a maintenant plus d'un an frappé par la flèche de l'amour, n'étant assuré ni de l'échec ni de trouver place dans votre cœur. […] Mais s'il vous plait de vous abandonner, cœur, corps et âme à moi, qui serai, et ai toujours été, votre très fidèle serviteur, je vous promets que… je vous prendrai pour ma seule maîtresse, rejetant de la pensée et de l'affection, toutes les autres que vous-même, pour vous servir seulement.
Réponse d'Anne :
Je ne puis être votre femme, à la fois en raison de ma propre indignité, et aussi parce que vous avez déjà une reine. Je ne serai pas votre maîtresse.
Mais le roi Henri VIII, continuera à essayer de conquérir Anne en ayant l'espoir d'avoir enfin un héritier mâle ! Ce que le long mariage avec sa reine Catherine d'Aragon n'avait pas réussi a faire ! Alors Henri cède a la demande d'Anne et demande au pape d'annuler le mariage avec Catherine d'Aragon en invoquant l'interdiction biblique d'épouser la veuve de son frère (Car oui, c'était la veuve de son frère), mais le pape refuse d'annuler le mariage. Henri décide qu'il a pas besoin de l'approbation du pape pour les affaires religieuses en Angleterre, aller hop ça dégage.
Anne est favorable à la Réforme protestante et jouera un rôle crucial en plaçant des réformateurs à des postes importants. Anne sera traitée comme une reine avant même d'avoir le titre. En avril 1533, le Parlement adopta des lois coupant les liens avec Rome et en mai le mariage d'Henri avec Catherine d'Aragon fut déclaré nul par le tribunal ecclésiastique et enfin, Henri gagnera la main d'Anne qui acceptera le mariage ! (elle a eu ce qu'elle voulait !)
LA CHUTE
En 1533, alors qu'elle était enceinte, Anne Boleyn découvre qu'Henri VIII a une maîtresse. Elle condamne cette infidélité, mais Henri, en colère, lui ordonne de l'accepter, la menaçant que sa chute pourrait être aussi rapide que son ascension. Leur relation se dégrade encore plus lorsque Anne donne naissance à une fille (Elizabeth I futur reine d'Angleterre) au lieu du fils tant désiré par Henri avec ce mariage !
En 1534, pour renforcer son pouvoir, Henri fait adopter l'Acte de suprématie par le Parlement, le déclarant chef suprême de l'église d'Angleterre. Cette décision casse totalement les liens avec le pape et confirme la succession de la princesse Elizabeth I, qui remplace Marie, la fille de Catherine d'Aragon. Toute opposition était considérée comme haute trahison, conduisant à l'exécution de ses adversaires.
Après une fausse couche d'Anne, Henri, en colère par l'absence d'héritier mâle, se tourne vers d'autres femmes, énervant encore plus Anne. En 1535, Henri commence à fréquenter (et bien plus) Jane Seymour.
Henri commence à se lasser d'Anne et elle devient de plus en plus un poids et un problème politique, elle est impopulaire dans toute l'Angleterre, elle pose problème pour les relations internationales, bref, en gros elle fait chier tout le monde.
Le 30 avril 1536, Anne donne enfin naissance à un héritier mâle... Sauf qu'il est mort-né, Henri commence à en avoir marre et décide de mettre fin au mariage. Thomas Cromwell (ministre du roi) aidera le roi en accusant Anne d'avoir séduit des membres du conseil, y compris son propre frère ! Il l'accusera aussi d'avoir comploté pour tuer Henri.
Anne sera accusée de trahison, d'adultère et d'inceste. (autant vous dire, les PIRES crimes à cette époque)
Elle sera empoisonnée à la tour de Londres, son procès sera orchestré par ses ennemies et elle sera condamnée à mort.
Durant son procès, Anne reste calme et nie toutes les accusations, mais elle sera quand même reconnue coupable d'inceste, d'adultère et de complot et condamnée à mort. Son mariage est annulé.
Anne Boleyn à la Tour de Londres
Avant son exécution à la Tour de Londres, Anne déclara :
Bon peuple chrétien, je suis venue ici pour mourir, parce que selon la loi et par la loi je dois mourir, alors je ne parlerai pas contre. Si j'ai été amenée à cette fin par la volonté de Dieu, je ne suis ici pour accuser personne, ou pour parler de ce dont je suis accusée et condamnée à mort, mais je prie Dieu pour sauver le roi et pour qu'Il lui accorde un long règne, car jamais il n'y eut de prince plus doux et clément, et, pour moi, il a toujours été un bon et doux souverain. Et si une personne s'intéresse à ma cause, je lui demande de juger pour le mieux. Sur ce, je prends mon congé du monde et de vous tous, et je vous demande du fond du cœur de prier pour moi.
Elle sera décapitée le 19 mai 1536, trés rapidement, Henri profite de ce boulevard pour épouser Jane Seymour (tien, la revoilà) et il aura enfin un héritier mâle, le futur roi Édouard VI, mais il décédera a seulement 15 ans, plus tard, Elizabeth I, fille d'Anne Boleyn deviendra reine d'Angleterre pendant 45 ans.
LA LETTRE
C'est donc dans ce contexte, qu'Anne écrira la fameuse "lettre de la tour" adressée a Henri VIII.
Sire, la colère de votre Majesté et mon emprisonnement sont des choses si étranges pour moi, que j’ignore comment je dois vous écrire, et de quoi il faut que je me justifie. J’en suis d’autant plus embarrassée, que vous m’envoyer dire d’avouer la vérité, pour obtenir ma grâce à ce prix, par une personne que vous savez être mon ancienne ennemie déclarée. En la voyant chargée de ce message, je n’ai que trop bien pressenti vos dispositions à mon égard.
S’il est vrai, comme vous le dites, que des aveux sincères puissent me sauver, j’obéirai à vos ordres avec joie et avec soumission. Mais que votre Majesté n’imagine pas que sa malheureuse épouse se laissera persuader de confesser une faute dont elle n’eut de ses jours seulement la pensée.
J’atteste cette même vérité qu’on interpelle, que jamais prince n’eut une femme plus attachée à ses devoirs, ni plus tendre, que le fut toujours pour vous Anne Boleyn. Je me serais bornée volontiers à ce nom, je me serais tenue sans regret à ma place, si Dieu et Votre Majesté n’en avait décidé autrement. Je ne me suis jamais tant oubliée sur le trône où vous m’avez fait monter, que je ne me sois toujours attendue à la disgrâce que j’éprouve. Je me suis rendue assez de justice pour me dire que, mon élévation n’étant fondée que sur un caprice de l’amour, un autre objet pouvait à son tour séduire votre imagination, et séduire votre cœur.
Vous m’avez tirée d’un rang obscur pour me décorer du titre de reine, et du titre plus précieux encore de votre compagne ; l’un et l’autre sans doute étaient fort au-dessus de mon mérite et de mes vœux, mais puisque vous m’avez trouvée digne de cet honneur, qu’une légère fantaisie ou les mauvais conseils de vos ennemis ne me privent pas de vos bontés ; que la tâche, l’odieuse tâche qui me resterait d’être soupçonnée d’avoir un cœur perfide pour Votre Majesté, ne souille jamais la gloire de votre fidèle épouse et de la jeune princesse votre fille (Elizabeth).
Que l’on me juge, sire, j’y consens ; mais que ce soit à un tribunal légitime, et que mes ennemis jurés ne soient pas mes accusateurs et mes juges. Oui, sire, que l’on m’interroge ouvertement, juridiquement, car je n’ai nulle honte à craindre de la vérité de mes réponses. Vous verrez alors mon innocence éclaircie, vos inquiétudes et votre conscience satisfaites, la calomnie et la méchanceté forcées au silence, ou mon crime entièrement à découvert. De quelque façon alors que Dieu ou vous, puissiez décider de mon sort, Votre Majesté, ne sera du moins exposée à aucun reproche ; quand ma faute aura été ainsi juridiquement prouvée, vous aurez droit devant Dieu et devant les hommes, non seulement de punir à la rigueur une femme parjure, mais encore de suivre votre nouvelle affection déjà fixée sur la personne (Jane Seymour) qui est devenue la cause de l’état où je suis.
Je connais depuis longtemps votre penchant pour elle, et Votre Majesté n’ignore pas quelles étaient mes inquiétudes à ce sujet. Si vous avez déjà pris un parti à mon égard, s’il faut non-seulement que ma mort, mais une infâme calomnie vous assure la possession de l’objet auquel vous attachez votre bonheur, je souhaite que Dieu vous pardonne un si grand péché, ainsi qu’à mes ennemis qui en auront été les instruments.
Puisse-t-il ne jamais vous demander, au jour du jugement universel, un compte rigoureux de votre cruauté envers moi ! Nous paraîtrons bientôt l’un et l’autre à son tribunal, où, quelque chose que le monde puisse penser de ma conduite, mon innocence sera pleinement démontrée. Puissé-je porter seule ici-bas le poids de votre colère. Puisse-t-elle ne pas s’étendre sur les innocents et malheureux serviteurs que l’on m’a dit être en prison, comme mes complices !
C’est l’unique et la dernière prière que j’ose vous adresser. Si jamais je trouvais grâce devant vos yeux, si jamais le nom d’Anne Boleyn fut agréable à vos oreilles, accordez-moi la faveur que je vous demande, et que je ne vous importunerai plus de gémissements et des vœux que j’élève au ciel pour qu’il vous prenne sous sa garde et qu’il dirige toutes vos actions.
Votre loyale et toujours fidèle épouse, Anne Boleyn.
Le corps et la tête d'Anne ont été enterrés dans une tombe anonyme a la chapelle de Saint-Pierre-Aux-Liens.
SOURCES :
https://www.wikiwand.com/fr/Anne_Boleyn
https://www.geo.fr/histoire/pourquoi-henri-viii-a-t-il-tue-anne-boleyn-sa-deuxieme-epouse-216251
https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-20181/reforme-protestante/
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