Desmond Doss, né le 1919 à Lynchburg en Virginie, est connu pour être le premier objecteur de conscience à avoir reçu la Medal of Honor. Il est le seul à avoir été honoré de cette manière durant la Seconde Guerre mondiale. Vous connaissez peut-être son histoire via le très bon film de guerre "Tu ne tueras point" (que je conseil énormément)
ENFANCE
Le petit Desmond est né dans une petite famille modeste, son père (William Doss) est un ancien vétéran de la grande guerre, mais Desmond n'entretient pas une bonne relation avec lui, car il est violent et alcoolique.
Desmond est un fidèle de l'Église adventiste du septième jour (une dénomination réunissant des chrétiens évangéliques conservateurs), la religion le guidera tout au long de sa vie. Un jour, pendant qu'il jouait a la bagarre avec son frère Harold Doss, il lui envoie un mauvais coup qui a failli le tuer, cela va le marquer toute sa vie et il décidera de ne plus jamais utiliser la violence suite à cet événement, mais c'est aussi dû a la religion et a son père violent. En grandissant, la religion prend de plus en plus de place chez Desmond, il rêve de paix et de justice, il refusera même de toucher une arme, voulant respecter à la lettre le commandement "Tu ne tueras point"
L'ENGAGEMENT
En 1941, l'attaque de Pearl Harbor éclate, ça marquera Desmond et il voudra se rendre utile pour son pays malgré ses idéaux. Il rejoindra donc l'armée en tant qu'infirmier, il est envoyé dans le Pacifique pour être intégré dans l'infanterie. Mais son intégration ne se passera pas bien, car l'armée va découvrir que Desmond refuse de se battre physiquement et de toucher une arme a cause de ses idéaux, c'était pour eux, inacceptable et une preuve qu'ils ne pourront pas lui faire confiance sur le front. Ils vont alors tout faire pour que Desmond quitte l'armée en se moquant de lui, en l'humiliant et en le tapant, même les supérieurs vont essayer de mettre la pression sur lui, mais Desmond ne se laissera pas intimider et restera.
Il deviendra donc infirmier dans le 2e Peloton, compagnie B, 1er Bataillon, 307eme Infanterie, 77ème Division d'Infanterie. Pendant ce temps, son frère Harold Doss a servi dans l'USS Lindsey.
Il commence à travailler comme menuiser au chantier naval de Newport News en Virginie. En 1942, les États-Unis rentrent dans la Seconde Guerre mondiale, il s'est porté volontaire malgré une option de sursis à cause de son poste dans le chantier naval, il rentre en guerre le 1er avril 1942.
Le 17 août 1942 il épouse Dorothy Pauline, avec qui il aura 1 enfant Desmond Doss Jr né en 1946.
En 1944 aux Philippines, il a reçu 2 médailles d'étoile de bronze en V (Valor Device) pour sa bravoure en aidant les soldats blessés sous le feu ennemie.
OKINAWA
Le 1er avril 1945 la bataille d'Okinawa éclate, c'est la période la plus sanglante de la Seconde Guerre mondiale, c'est à ce moment-là que notre cher infirmier va rentrer dans l'histoire !
Desmond Doss en haut de la falaise de "Maeda" à Okinawa, le 4 mai 1945.
Le front se situe en haut d'une falaise, les soldats blessés étaient donc condamnés en haut, mais ça, c'était seulement s'il n'y avait pas Desmond !! Sans arme et sans tuer un seul homme, il montera en haut de la falaise, sur le front, en courant sous les bombardements et entre les balles adverses, en portant sur le dos les soldats blessés pour les faire descendre de la falaise 1 par 1 a l'aide d'une poulie. Il sauvera comme ça 50 soldats (L'armée dira 100, lui dira 50).
Desmond Doss dans le film "Tu ne tueras point"
Desmond Doss lors de la bataille d’Okinawa
Dieu, aide moi à en sauver un de plus.
L'ordre est donné de battre en retraite, les soldats redescendent de la falaise, Desmond refuse d'obéir aux ordres et continue de sauver les soldats blessés, refusant de les laisser mourir sous les bombardements.
Mais cette soif d'héroïsme fera qu'il va être blessé grièvement. Il sera évacué le 25 mai 1945 à bord de l'USS Mercy, il a subi une fracture du bras gauche à cause d'une balle d'un tireur d'élite, 17 éclats d'obus ont été incrustés dans son corps alors qu'il tentait de rejeter loin de ses hommes une grenade avec son pied.
SA VIE APRES GUERRE
Après la guerre, il voulait retourner au travail dans la menuiserie, mais la blessure a son bras gauche l'empêche totalement de le faire.
En 1946, lui est diagnostiqué une tuberculose qu'il avait contractée sur Leyte (philippine), il en perdra un poumon et 5 côtes, il sortira de l'hôpital en août 1951 avec une invalidité a 90%.
En 1976, une surdose d'antibiotiques le rendra sourd, ce qui le rendra invalide a 100%.
En 1988, malgré son invalidité a 100%, il élèvera une famille dans une ferme a Risking Fawn (Géorgie)
En 1991, sa femme Dorothy Pauline décède dans un accident de voiture, Desmond la conduisait à l'hôpital.
En 1993, il se remarie avec Frances May Duman.
Depuis la Seconde Guerre mondiale, Desmond est considéré comme un héros de guerre, il n'a pas tué, il a sauvé.
L'infirmier objecteur de conscience qui fut humilié et moqué par ses camarades et ses supérieurs, a su gagner le respect de tous, sans rien changer dans a ses idéaux.
Dans une interview en 2004, Desmond se montre humble & très heureux d'avoir servis son pays.
Jack Glover son supérieur dira :
J’ai découvert que c’était la personne la plus courageuse qui soit.
Desmond restera toujours humble et refusera qu'on lui prête un rôle de sauveur, alors qu'il sauvera la vie d'une 100 aines de personnes pendant la Seconde Guerre mondiale, sans jamais tuer quiconque.
Il sera décoré de la plus haute distinction possible aux États-Unis, la Medal of Honor (médaille d'honneur), il aura aussi 3 Purple Heart (délivrées aux soldats blessés) de la part de l'ex président des États-Unis Harry Truman.
Il décède le 23 mars 2006 à son domicile de Piedmont (Alabama) suite à des difficultés respiratoires. May, sa femme, meurt 3 ans plus tard.
Citation pour la médaille d’honneur :
Il était infirmier lorsque le 1er bataillon attaqua un escarpement de 120 mètres de hauteur. Comme nos troupes atteignaient le sommet, un lourd barrage d’artillerie, de mortiers et de mitrailleuses les frappa, infligeant approximativement 75 pertes et conduisit les autres à se replier. Le soldat de première classe Doss refusa de trouver un abri et resta dans l’espace balayé par le feu avec de nombreux blessés, les transportant un par un jusqu’au bord de l’escarpement et là, les descendit dans une civière, en rappel, le long d’une falaise vers les mains amies. Le 2 mai, il s’exposa à un feu nourri de mortiers et fusils pour secourir un homme blessé à 180 mètres des lignes par le même escarpement ; et deux jours plus tard, il traita quatre hommes abattus en attaquant une grotte fortement défendue, atteignant l’entrée d’une grotte à travers une pluie de grenades à moins de 8 mètres des forces ennemies où il pansa les blessures de ses camarades avant de les évacuer séparément, sous le feu, en quatre voyages. Le 5 mai, il brava sans hésitation le pilonnage d’artillerie et le feu d’armes légères pour assister un officier d’artillerie. Il appliqua des bandages, déplaça le blessé à un endroit offrant une protection contre les tirs d’armes légères et, tandis que les éclats d’obus d’artillerie et de mortiers tombaient à proximité, lui administra soigneusement du plasma. Plus tard dans la journée, lorsqu’un soldat américain fut sévèrement touché par des tirs venant d’une grotte, le soldat de première classe Doss rampa jusqu'à lui, à 8 mètres des positions ennemies, lui apporta des soins puis l’emmena en sûreté, à 90 mètres, en étant continuellement sous le feu ennemi. Le 21 mai, lors d’une attaque nocturne sur des hauteurs près de Shuri, il resta en territoire exposé alors que le reste de sa compagnie se mettait à couvert, risquant témérairement d’être pris pour un Japonais infiltré et porta assistance aux blessés jusqu'à ce qu'il soit lui-même sérieusement blessé à la jambe par une explosion de grenade. Plutôt que d’appeler un autre infirmier à couvert, il traita ses propres blessures et attendit cinq heures que des brancardiers le rejoignent et le transportent à couvert. Le trio fut pris dans une attaque de chars ennemis et le soldat de première classe Doss, voyant un homme plus sérieusement blessé à proximité, quitta le brancard et commanda aux brancardiers de porter leur attention sur l’autre homme. En attendant le retour des brancardiers, il fut de nouveau frappé, souffrant cette fois-ci d’une fracture ouverte à un bras. Avec une magnifique force morale, il attacha une crosse de fusil sur son bras fracassé pour en faire une attelle et alors rampa 300 mètres sur un rude terrain jusqu’à l’ambulance. Grâce à son exceptionnelle bravoure et une détermination sans faille face à des conditions désespérément dangereuses, le soldat de première classe Doss sauva la vie de nombreux soldats. Son nom est devenu un symbole dans toute la 77e division d’infanterie et de toute l'armée des États-Unis de courage exceptionnel de loin supérieur et au-delà du devoir.
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