Ce mouvement a été causé par une peur qui s'est répandue en France, entre le 20 juillet 1789 et le 6 août 1789. Il a marqué la chute du pouvoir de l'Ancien Régime et a conduit à une émigration de la noblesse. Les autorités politiques de l'époque ont été prises de court, et en réponse, les privilèges ont été abolis.
ORIGINE DE LA GRANDE PEUR
Les paysans expriment leurs revendications dans les cahiers de doléances, espérant ne plus être soumis aux droits et aux redevances qui les accablent. Les événements de Paris, notamment la prise de la Bastille, sont mal compris, évoquant une possible "Saint-Barthélemy des patriotes" et génèrent des rumeurs de vengeance aristocratique et de nombreux complots. En raison de la famine due aux mauvaises récoltes, des rumeurs étranges circulent dans les campagnes, transformant de simple vagabonds en "bandes de brigands" embauché par les aristocrates pour détruire les récoltes. Tout cela, contribue à la panique.
LES REVOLTES
Suite à cela, partout dans la France (cf la carte) s'organisent des révoltes, les paysans s'arment et forment des petites milices, traduit par des pillages, des émeutes, des attentats, des incendies, ils attaquent aussi les châteaux, greniers à sel et ils s'en prennent même aux représentants féodaux.
Pour brûler ces châteaux, ils demandaient les vieilles chartes où étaient inscrits ces droits contre lesquels ils se révoltent, réclamant ainsi la suppression de ces privilèges comme indiqué dans les cahiers de doléances.
Certains paysans ont également incendié les demeures seigneuriales. Cette révolte était cependant parfois confuse, car certains croyaient agir selon la volonté du roi contre les seigneurs locaux, pensant qu'il soutenait la Révolution, car il avait adopté une cocarde révolutionnaire. D'autres affirmaient même avoir vu une lettre du roi autorisant l'entrée dans les châteaux pour réclamer des titres de propriété et en cas de refus, piller, brûler et saccager sans être punis. Certains croyaient même que la reine Marie-Antoinette avait engagé "des brigands" pour empoisonner le roi et le remplacer par Artois. (son soit disant amant) La confusion régnait en raison des lacunes de communication pendant la Révolution.
Des habitants de Strasbourg et de Cherbourg refusent de payer le pain au prix du marché, prétendant que le roi voulait que tous ses sujets soient équitablement approvisionnés. Les domaines seigneuriaux furent pillés dans les campagnes et les maisons de ceux considérés comme opposés au roi étaient attaquées. Un curé a décrit la destruction d'un château en Mâconnais, notant que tout avait été pillé et brûlé en un jour.
Mise à sac de l'Hôtel de ville de Strasbourg, le 21 juillet 1789
Certains voient ce mouvement comme une réaction spontanée, alors que d'autres pensent que c'est un complot orchestré par les partisans du duc d'Orléans. Cette révolte paysanne a contribué à la chute de l'Ancien Régime, marquée par la célèbre séance de l'Assemblée nationale le 4 août 1789.
Le récit d'un curé de Prayssas :
TERREUR PANIQUE : Le dernier du mois de juillet 1789 jour de vendredi à dix heures du soir, il y eut dans la paroisse grande alerte occasionnée par la peur des Anglois avec lesquels nous étions en paix, et qu’on disoit être au nombre de dix mille hommes, tantôt au bois du Feuga, tantôt à St-Pastou, à Clairac, à Lacépède et ailleurs. On sonnoit le tocsin de toutes parts depuis huit heures du soir. Les gens sages n’en crurent rien, et on ne sonna icy qu’au jour l’alarme fut grande jusqu’à onze heures avant midi. Sur l’envoy consécutif de trois émissaires de Lacépède qui demandoient du secours pour Clairac menacé - disoient-ils - par dix mille brigands, les nôtres y furent, armés de fusils, des faux et des broches. Arrivés à Lacépède ils apprirent que tous les bruits étaient sans fondement. L’alarme s’étoit répandue progressivement. à Bordeaux pendant la nuit de mercredi à jeudi, à Condom le vendredi à midi. À Agen le jeudi soir à 9 heures on sonna le tocsin dans toute la ville où s’étaient rendus de toutes parts quinze mille hommes en armes. Tout fut calme à Agen vers une heure après minuit. En 1690, même alarme dans l’Agenois le 20 aout jour de dimanche sous la dénomination de peur des Huguenots.
SOURCES :
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