Émilienne Moreau ou d'Émilienne Moreau-Évrard ou "La Blonde" mais aussi Jeanne Poirier, est née à Wingles dans le Pas-de-Calais le 4 juin 1898, et elle est décédée à Lens le 5 janvier 1971. Elle était une institutrice, militante socialiste et résistante française. Elle a joué un rôle important dans la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale et a été honorée en tant que compagnon de la
Libération.
1ER GUERRE MONDIALE
Son frère aîné est affecté au 8e régiment d'infanterie de ligne à Saint-Omer. Quand la première guerre mondiale éclate le 1er août 1914, il est mobilisé et participe au combat à Dinant. Le 15 septembre 1914, il est redéployé sur le front de l'Est.
Lorsque les Allemands occupent la ville de Loos-en-Gohelle en décembre 1914, le père d'Émilienne décède. Elle fabrique elle-même son cercueil avec son frère et le transporte au cimetière sur une brouette. En février 1915, elle crée une école improvisée pour les enfants de Loos dans une cave. Lors de la bataille de Loos le 25 septembre 1915, où les troupes britanniques essayent de reprendre la ville, Émilienne, âgée de 17 ans, fournit des informations cruciales sur les positions ennemies, permettant aux alliées Britanniques de contourner et de réduire un important foyer de résistance avec des pertes minimales. Suite à cela, elle collabore avec un médecin écossais pour établir un poste médical dans sa propre maison, consacrant 24h à transporter et à soigner les blessés, en plus de ça, elle participe beaucoup aux combats, abattant 4 soldats allemands.
Pour sauver un soldat anglais pris sous le feu ennemi, elle sort de chez elle armée de grenades. Avec l'aide de soldats anglais, elle neutralise 2 soldats allemands cachés dans une maison. Plus tard, alors que sa maison est encerclée, elle utilise un revolver pour abattre 2 soldats ennemis à travers la porte. Grâce à ces actions, la ville est finalement reprise par les Britanniques.
Elle devient l'héroïne de Loos, citée à l'ordre de l'armée par le général Foch. Le général britannique Douglas Haig et le président Français Raymond Poincaré la félicitent, et elle est également reçue par le roi George V à Londres. En novembre 1915, elle est décorée de la croix de guerre à Versailles.
2E GUERRE MONDIALE
Au début de la Seconde Guerre Mondiale en 1940, Émilienne est placée en résidence surveillée à Lillers par les autorités allemandes à cause de ses activités pendant la Première Guerre Mondiale. Fin 1940, elle rejoint la résistance aux côtés de son mari, distribuant des tracts et des journaux clandestins sous divers noms tels que "Jeanne Poirier" et "Émilienne la Blonde". Après que son mari soit suspecté et emprisonné suite au sabotage d'une usine, la famille se réfugie à Thonon-les-Bains puis à Lyon où Émilienne s'engage dans des actions pour plusieurs réseaux de résistance, dont "Brutus" et "France au combat". En utilisant des subterfuges, comme se faire passer pour une femme enceinte, elle réussit à transporter de l'argent pour la Résistance. Malgré d'incessantes traques des Allemands, elle échappe à plusieurs arrestations et parvient à rejoindre Londres après 4 tentatives, le 7 août 1944. Elle contribue à la propagande alliée sur les ondes de la BBC, mettant en avant le rôle des femmes dans la Résistance. De retour en septembre 1944 dans le Pas-de-Calais, elle devient l'une des 6 femmes, compagnons de la Libération. Le général de Gaulle la décore en août 1945 à Béthune.
APRES LA GUERRE
Elle continue ensuite à militer en tant que membre du comité directeur de la SFIO de 1945 à 1963. Son mari Just Évrard devient député. Elle occupe également les fonctions de conseillère honoraire de l'Assemblée de l'Union française de 1947 à 1958. Elle abandonne ses activités publiques et publie ses mémoires, avec son mari et les 2 enfants de celui-ci, La Guerre buissonnière, aux éditions Solar à Paris en 1970. Elle meurt à Lens l'année suivante.
SOURCES :
Commenti