Quel est le rapport entre ces petits villages Français : "Marsoulas" "Oradour-sur-Glane" & "'Issendolu" "Tulle" ? Vous savez pas ? Vous allez le découvrir aujourd'hui avec cet article.
2E DIVISION SS "DAS REICH"
Formée en 1939, elle participe à l'invasion des Balkans et de l'URSS en 1941. En novembre 1942, elle prend part à l'assaut sur le port de Toulon. Après son renvoi sur le front de l'Est début 1943, elle contribue à la reprise de Kharkov, à la bataille de Koursk et à la défense de l'Ukraine. En 1944, sévèrement affectée sur le front de l'Est, elle se reconstitue près de Montauban, dans le Sud-Ouest de la France. Elle combat en Normandie, notamment lors de la contre-attaque de Mortain, et subit de lourdes pertes lors de "la poche de Falaise" et de la retraite qui s'ensuit. Fin 1944, elle participe à la bataille des Ardennes. Début 1945, elle retourne en Europe centrale, tentant de briser le siège de Budapest. Après des combats défensifs, les restes de la division se rendent aux Américains en mai 1945.
La division est connue pour sa valeur combative ainsi que pour sa brutalité, marquée par de nombreux crimes de guerre sur le front de l'Est et en France. Son nom est associé aux massacres commis en juin 1944 à la ferme du hameau de Gabaudet, à Tulle, à Combeauvert, à Argenton-sur-Creuse, à Marsoulas et à Oradour-sur-Glane.
Le rapport entre ces villages français est donc cette 2e division SS et les massacres qu'elle leur a fait subir.
Parcours de la division SS « Das Reich
LE MASSACRE DE ISSENDOLUS
8 juin 1944 à 16h30
Issendolus, plus de 200 personnes, comprenant de nombreux gendarmes qui refusent les ordres de Vichy, se réunissent à la ferme de la famille Joutet, située à l'endroit isolé de Gabaudet.
Les soldats de la division SS "Das Reich" se rendent à Issendolus à la recherche de résistants. Ils se ravitaillent à l'hôtel Gauthié et tuent Antoine Gauthié, le beau-père de l'aubergiste âgé de 83 ans, de 3 balles de fusil mitrailleur.
Suite à une dénonciation du gendarme Bonaventure de Gramat et guidés par un avion de reconnaissance, les soldats encerclent les granges de la ferme de Gabaudet vers 19 heures. Ils y mettent le feu et tirent sur ceux qui tentent de s'échapper. Le bilan est de 35 résistants et 4 civils tués. De plus, 71 résistants et 2 femmes, Philomène Joutet et Maria Lacan, sont capturés, placés debout et entassés sur un camion bâché tiré par un char.
En traversant le hameau Donadieu, les soldats abattent Jean-Baptiste Flanier, qui tentait de libérer les bêtes de sa grange que les Allemands s'apprêtaient à brûler. Par la suite, le hameau est entièrement incendié.
La division passe la nuit dans la région de Saint-Céré, puis les prisonniers sont conduits à Tulle le 9 juin, où ils sont regroupés avec d'autres hommes arrêtés. Au total, 99 personnes sont pendues. Philomène Joutet est la centième, la corde autour du cou, mais les exécutions s'arrêtent à ce moment. Elle retourne à pied avec sa cousine, mais perd son fils Antonin, mitraillé la veille par un soldat allemand, et sa fille Denise, également massacrée. Certains prisonniers, comme Marcel Lages, sont déportés à Dachau.
LE MASSACRE DE TULLE
9 juin 1944
La 2e division SS "Das Reich" commet un autre massacre à Tulle. 99 hommes sont pendus aux balcons de la ville, tandis que 149 autres sont déportés au camp de Dachau, dont seuls 48 survivent.
Le harcèlement et les attaques de la Résistance, notamment les FTP (Francs-tireurs et partisans), contre la Wehrmacht et les miliciens allemands à Tulle depuis le débarquement allié de Normandie conduisent à une guérilla urbaine. Le 8 juin, la ville est prise par les Résistants, mais la division SS "Das Reich", alertée, reprend rapidement le contrôle. Le 9 juin au matin, en représailles aux pertes subies dans les rangs allemands, une affiche annonce la pendaison de 120 maquis ou de leurs complices, avec l'indication que leurs corps seront jetés dans le fleuve. La règle est établie qu'à l'avenir, pour chaque soldat allemand blessé, 3 maquis seront pendus, et pour chaque soldat allemand assassiné, 10 maquis ou un nombre équivalent de leurs complices subiront la même peine. Les troupes allemandes rassemblent des centaines d'otages, principalement des hommes de 18 à 14 ans, dans la manufacture d'armes de la ville.
Ces victimes sont pendues par groupes de 10 aux balcons et aux réverbères dans une tentative claire de terroriser la population. Les pendaisons s'arrêtent après le 99em sans aucune raison. Cependant, peut être que des facteurs tels que les soins apportés à des blessés allemands à l'hôpital de la ville et les interventions répétées de l'abbé Espinasse, l'aumônier des condamnés, pourraient avoir joué un rôle dans cette interruption.
En plus des 99 personnes pendues, il faut mentionner les 200 individus parmi les 360 arrêtés et internés à Limoges, 101 d'entre eux ne survivront pas.
LE MASSACRE DE ORADOUR
10 juin 1944
En ce Juin 1944, 200 Waffen SS de la fameuse 2e division SS "Das Reich" approchent d'Oradour-sur-Glane et reçoit des ordres. Un périmètre d'exécution est défini, et dès l'entrée des premiers véhicules dans le village Oradour est rapidement encerclé. Les habitants sont dirigés vers le champ de foire où ceux incapables de s'y rendre sont directement abattus. Hommes, femmes et enfants sont séparés, les hommes étant répartis dans des lieux prédéterminés et exécutés simultanément sur un signal. La troupe tue au hasard dans les rues, pille et incendie le village. Les femmes et enfants sont massacrés dans l'église que les soldats tentent de détruire avec des explosifs. Une partie de la troupe quitte le village en début de soirée, laissant d'autres hommes sur place. Le lendemain, une section revient pour éliminer les corps par le feu et la fosse commune. Cet acte rend l'identification des victimes impossible. Le nombre de victimes s'élève à 643.
LE MASSACRE DE MARSOULAS
10 juin 1944
La 2e division SS "Das Reich" se dirige vers Betchat avec pour mission d'éliminer les "terroristes" (résistants) présents dans la région. La division a déjà semé la terreur sur son chemin. Deux maquisards, un jeune de 16 ans et un Alsacien d'une trentaine d'années, se postent dans le clocher et sur le toit de l'église de Marsoulas pour surveiller.
Lorsque la colonne allemande approche, ils attaquent un camion non bâché à portée, mais sont pris pour cible par un déluge de tirs de la colonne. Le maquisard plus âgé est tué, tandis que le plus jeune, blessé, se réfugie dans l'église et parvient à s'échapper. 50 ans plus tard, dans un témoignage, il déclare avoir été traité en héros après avoir rejoint le maquis deux jours plus tard, car son action aurait sauvé le maquis et le village de Betchat, bien que cela ait eu un coût élevé.
Les SS ont déployé une violence extrême à Marsoulas dès les premiers tirs et lancers de grenades. Ils ont tiré dans toutes les directions, lancé des grenades dans les maisons, et une une sauvagerie s'est emparée d'eux. Des familles entières ont été massacrées, dont les Dedieu (le père et 2 filles tués, seule la mère survit). Des personnes fuyant ont été exécutées, et même des enfants de 2, 5, 12, 13 et 14 ans ont été tués. Même un bébé de 3 mois. Le bilan est terrible, avec 27 morts, dont 12 enfants et 6 femmes.
Les coupables n'ayant jamais été identifiés. Le jeune maquisard survivant a vécu une période difficile, se sentant injustement traité. Sa trace a été perdue pendant un certain temps, puis il a suivi le 1er régiment de la Haute-Garonne jusqu'aux Vosges. En raison de son jeune âge, il n'a pas pu rejoindre la Première Armée Française, mais en avril 45, à seulement 16 ans, il s'est engagé dans la Légion étrangère. Plus tard, il recevra plusieurs décorations militaires.
Marsoulas en tant que village martyr, a été honoré avec la Croix de guerre et la Médaille de la Résistance.
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